La non-saisie !

« Cultivez la pensée positive ! » « Faites un reset ! » « Lâcher prise ! »
« Fais pas ci, fais pas ça, attention …. bla, bla, bla ! »

Mais certains rencontrent de véritables difficultés à se connecter à autres choses qu’eux-mêmes ! Et il arrive parfois… Qu’ils s’angoissent, augmentent leur anxiété, culpabilisent et… en avant ! La machine « rumination et jugement » ne connaît pas de rouage… Elle est bien rodée et trop bien huilée …

Et si on testait la non-saisie ? Si on faisait l’expérience de l’impermanence ?

Imaginez quelques minutes :

Votre conscience est un pays riche et plein de ressources. Monsieur Angoisse, haut placé et tout récemment décoré par un événement difficile dans votre vie, va rassembler ses troupes… Il va sonner le clairon au sous-officier Anxiété, aux gradés Tristesse et Peur. Et ils vont travailler ensemble à une stratégie pour vous coloniser !
Oui, oui ! Vous avez bien lu. Ils vont vous coloniser pour puiser vos richesses innombrables et renforcer leur pouvoir !

Et bien, il vous reste à clamer haut et fort votre indépendance ! Vous n’allez pas entrer en guerre ! Vous êtes plus malin que ça. N’oubliez pas les richesses sont à vous. Vous allez essayer la tactique de la non-saisie.

Monsieur Angoisse se pointe ? Bien ! Accueillez le, soyez en conscience de sa présence, mais ne le laissez pas fouiller dans vos placards. Bien sûr qu’il sera accompagné du gradé Peur ou Tristesse, mais dites-vous que vous avez aussi vos alliés ! Votre inconscient travaille pour vous et non contre vous, et la pratique de la pleine conscience va vous amener petit à petit à lever le voile de l’ignorance. Votre avantage : vous avez les clés de vos coffres. Croyez-moi, ils n’ont pas que ça à faire de leur journée. Ils ne vont pas s’attarder indéfiniment. Face à vos richesses intérieures, ils ne font pas le poids…

Finalement s’ils tiennent à vous coloniser, c’est que ses richesses existent. Utilisez les 🙂

Bien sûr qu’ils tenteront encore leur chance, mais quelle importance… Le voile est levé… Rien n’est permanent !
image

Quand le burn out frappe votre vie… (4)

Vous avez terminé votre liste ?
Fait un pas de côté ?
… Les croyances et les préjugés ont la vie dure ?

Ne vous laissez pas submerger !
Vous avez fait un pas énorme. Vous les avez identifiés 🙂

Commandez des a présent votre passeport du mieux être : renforcer chaque jour l’estime de soi.

– oser
– imaginer
– rêver

… Et même si les débuts sont difficiles, PERSÉVÉREZ !
Rien ne vous colle à la peau indéfiniment !
Gardez les yeux ouverts et savourez l’instant présent …

image

 

Quand le burn out frappe votre vie… (3)

La semaine dernière, j’ai survolé l’idée des valeurs. Faire de la résistance et aller à l’encontre de celles-ci. Cette idée ouvre l’espace au conflit de valeurs.

Ce conflit s’installe progressivement. Vous cumulez les tâches professionnelles, sociales ou familiales qui, dans un premier temps, vont donner l’illusion de combler un « vide naissant ». Le réveil va être à l’image de :

  • « Où je me situe dans ce chaos ? »
  • « De quoi ai-je besoin ? »
  • « Quelles sont mes envies profondes ? » etc…

Ces questions qui peuvent s’étendre à l’infini et qui, sans réponses immédiates, donnent naissance au sentiment désagréable de détresse morale !

Rassurez-vous, ce sentiment ne va pas vous coller à la peau indéfiniment ! Il n’est qu’une alerte supplémentaire qui vous prévient de ralentir le rythme… Et de retrouver votre rythme personnel !

ARRETEZ, et détachez-vous de l’idée culpabilisante que vous êtes en train de quitter le navire ! Dressez plutôt une liste de vos priorités, posez là… et faites un pas de côté ! Soufflez quelques instants et revenez à votre liste et revisitez la une nouvelle fois ! Vous allez être surpris de ce que vous allez, peut-être, décider d’abandonner…

Accepter de conclure honorablement peut dévoiler un sentiment d’amertume. Ne vous y attachez pas, il n’est que temporaire. Servez-vous de l’élan que vous offre cet espace nouveau et commencez par faire un pas…

Un pas après l’autre 🙂

0f50b4599fab92d4f5a866d54b33d14b

Quand le burn out frappe votre vie… (2)

Dans mon précédent article, je vous parlais des effets du burn out, qui bien que très proches, sont dissociables de ceux d’une dépression nerveuse.

Dans le cas d’un arrêt de travail dans le cadre d’un burn out, la personne accepte difficilement cet arrêt brutal de suractivité et culpabilise. Dans le cadre d’une dépression, le soulagement semble plus rapidement perceptible.

Exposé à long terme, on n’échappera pas à la désagréable compagnie de sentiment de fatigue extrême, de tristesse, perte ou prise de poids, sommeils non réparateur, des difficultés de concentration, une baisse de l’estime de soi, des pensées dépressives et un épuisement des ressources émotionnelles.

Les évitements que votre mental va adopter vont être destinés à mettre de la distance avec les autres. Ce qui va entraîner progressivement un isolement, de l’anxiété, irritabilité, un manque d’implication et une baisse de la satisfaction au travail.

Le tableau n’est pas très réjouissant et laisse envisager une impossibilité immédiate de reprendre pied. DETROMPEZ VOUS ! Bien que sur l’instante vous allez ressentir la douleur d’une plaie marquée au fer rouge, sa cicatrisation progressive va vous permettre d’en savoir plus sur vous-même et d’en ressortir grandi et plus fort.

Bien sûr, ce cheminement va vous demander d’être acteur de votre vie, des efforts, de la persévérance, d’oser aller vers l’inconnu. Mais cet apprentissage sera moins difficile que celui d’aller à l’encontre de ses valeurs.

Confucius disait : « Lorsque l’être est prêt, la voie apparait »

Quand le tourbillon des émotions est en marche, il est difficile d’apercevoir cette voie, ou seulement de l’envisager. Pourtant, elle pointe son nez ! Il va falloir pour cela ralentir le rythme, parce que le vacarme émotionnel demande a être assimilé.

L’émotion vous informe et permet de décrypter ce qui vous arrive. Elle vous aide à vous améliorer.

Pour cela, il faut aussi prendre le temps de rétablir la communication avec ce corps.

Avant de poursuivre sur les bienfaits de la méditation de pleine conscience dans un prochain article, vous pouvez d’ores et déjà pratiquer l’exercice simple de l’Arbre pour retrouver votre enracinement.

Isolez vous dans un endroit sécure (pour vous) et si possible déchaussez-vous. Fermez les yeux. Prenez dans un premier temps quelques respirations plus profondes (3 ou quatre), puis revenez à une respiration sans effort.

Ecartez légèrement vos pieds et visualisez l’arbre. Visualisez du mieux que vous pouvez ses racines qui partent de vos pieds vers la terre. Ressentez la stabilité de cet ancrage.

Visualisez maintenant ses branches qui partent vers le ciel, ouvrez-vous au ciel et étendez cette énergie autour de vous. Englobez tout votre corps de cette énergie et ressentez.

Terminez l’exercice par quelques respirations plus profondes et ouvrez les yeux.

Restez quelques minutes dans cette nouvelle énergie avant de repartir à vos activités, et répétez si besoin l’exercice une nouvelle fois dans la journée ou soirée.

Nous nous retrouverons dans mon prochain article et gardez en tête que vous êtes l’acteur de votre vie. C’EST VOUS QUI DECIDEZ !

306056-l-ours-brun-aux-aguets

 

Quand le burn out frappe votre vie…

Le burn out ce n’est pas une mauvaise grippe. Vous ne vous levez pas un matin avec de la fièvre, des courbatures et l’impossibilité de vous sortir du lit ! Il s’installe progressivement dans votre vie… Sans bruit et sans violence ! Il ressemble plutôt à un « ami » au départ, puisqu’il alimente votre corps d’une énergie de combattant. Puis très vite cet allié se démarque par sa surcharge émotionnelle de mauvais stress. Et là il vous dévaste…

On perd pied, on culpabilise, on a honte de ne pas y arriver… De ne plus y arriver !

Problème de concentration, nervosité accrue, estime de soi en baisse, crise de panique… Le package nous est livré sans accusé de réception ! Notre monde émotionnel se teinte de couleurs sombres et le chemin devient soudainement un fil tendu si mince, qu’il n’est presque plus possible d’avancer ou de reculer. La machine infernale nous broie avec violence…

Il ne nous reste plus qu’à recommencer… Mais comment ? Comment recommencer quand la difficulté de ne plus jamais être comme avant semble incontournable ? Comment se retrouver, se reconstruire, quand on a le sentiment que l’effort est assimilé à un muscle, et que ce muscle a brûlé dans notre corps ?

Certes le chemin est long et difficile, mais il est possible !

Je pense que la première chose à faire et d’accepter le changement. Ce corps qui réagit en mettant sans dessus dessous notre monde émotionnel n’est pas un ennemi… Il nous protège ! C’est difficile à « entendre » quand on descend les escaliers en cascade, mais lui, fait son travail. Imaginez-vous dans un train propulsé à grande vitesse. Quelqu’un tire à votre insu sur l’arrêt d’urgence. Je vous mets au défi de ne pas perdre l’équilibre ! Et bien, il s’agit de la même chose. Votre corps a tiré l’arrêt d’urgence, estimant que le danger pour sa survie était imminent…

Et là, c’est la panique ! Il nous faut, malgré le sentiment tenace que tout est fini, co-naître à nouveau à ce corps et rebrancher avec patience et bienveillance les fils conducteurs de notre monde émotionnel et renaître à nous-même !

Malgré le désordre ambiant qui règne en nous, la voie que nous ne voyons pas tout de suite et celle de la possibilité de renaître au plus près de soi et de nos véritables besoins !

La première chose à faire, la plus importante à mon sens, est de ne pas s’isoler ! N’ayez aucune honte à en parler à vos proches, votre médecin généraliste ou médecin du travail. Cherchez votre béquille pour affronter les vents violents. Et surtout, levez le voile de la culpabilité. VOUS N’AVEZ RIEN FAIT DE MAL ! Vous n’êtes pas seul responsable de ce qui arrive. Il ne s’agit pas de partir en guerre contre le monde extérieur, mais d’arrêter la guerre contre soi !

Exit les :

  • Je ne suis pas assez…
  • Je ne suis plus…
  • Je n’arrive plus à…
  • Je ne serai plus comme…
  • Etc…

VOUS N’AVEZ PAS PERDU L’ESSENTIEL DE VOUS-MEME, VOTRE FORCE ! La tempête va se calmer et vous allez découvrir le meilleur de vous-même. VOTRE NATURE PROFONDE !

Dans mon prochain article, nous allons voir comment il est possible de rester ancré dans cette tempête.

907ebf0e42379f500ac9403f32dbec77_w194

 

 

Loup & Cie…

Quelque part dans l’univers, très loin de notre planète terre… Un univers teinté de couleur bleu éclatant, jaune étincelant, avec des touches de noir et de gris. L’univers fantastique de la famille Youpala pépé !

Vous ne les connaissez sûrement pas, mais je m’attelle aujourd’hui à vous raconter leur histoire, parce que quoi que l’on en dise, les histoires des uns et des autres sont toujours des histoires avec des légendes personnelles très particulières…

Sur cette minuscule planète (je ne citerai pas de nom car elle ne m’apparaît que par cycle de dix ans au bout de ma petite lunette d’astronome), je pouvais voir vivre ces personnages si singuliers mais tellement attachants ! Il y avait donc papa Youpala pépé, un homme mystérieux, qui savait être par intermittence très taquin, mais qui surtout donnait l’image d’un homme peu satisfait, comme certains êtres humains qui ont l’impression de ne pas avoir réussi leur vie…

Maman Youpala pépé, elle, était discrète ! On aurait pu dire d’elle qu’elle n’existait pas réellement tellement elle avait cette tendance à se mettre aux services des autres, à accepter les reproches ! Pourtant à l’observer de plus prêt, et ceux durant plusieurs décennies (eh oui il ne parait pas mais je suis une grande dame), elle semblait tout à fait satisfaite de sa vie et s’accommodait parfaitement de ces parasites !

Donc comme je vous le disais toutes les décennies, pour un temps donné de trente un jours, et ceux sur une quarantaine d’années, à compter que ma première rencontre avec cette famille remonte à l’époque des mes quarante huit ans… Faites donc le calcul, je suis âgée mais toutes mes facultés du souvenir sont intactes pour ne pas oublier un détail qui pourrait changer le cours de leur histoire…

Donc commençons par le début ; un soir d’été où lasse de ma journée de travail dans une usine de manufacture, me prélassant sur la balancelle dans mon jardin, j’aperçus une ombre se faufilait sur le terrasse. Je restais quelques instants sur la réserve, puis je pris mon courage à deux mains et j’allais voir de plus prés. Je découvris un paquet sur le devant de leur porte avec mon prénom noté dessus. Il était noté plus exactement : « Pour Yella, belle fleur d’Irlande, qui ne voit pas encore l’univers et ses possibles… ». Hésitante, je me mis tout de même à ouvrir le présent et je découvris avec stupeur un magnifique télescope de bois précieux. Ni nom, ni indice ne pouvait me permettre de découvrir de qui venait ce cadeau. Je n’en fis pas une affaire, je me mis plutôt, à partir de ce soir là, à découvrir l’univers… Je n’eus pas de relâche à observer les étoiles durant une bonne quinzaine, quand tout à coup je pus apercevoir, parmi une multitude d’étoiles plus scintillantes les unes que les autres, une planète en mouvement. Après quelques ajustements, je pus enfin distinguer avec une précision remarquable les Youpala pépé en activité effervescente sur une petite parcelle de terre bien ordonnée !

Et ceci, bien évidemment, pendant trente un jours, où je pus découvrir et « entendre » (et oui nous avons quelques ressources non utilisées) cette petite famille, pas triste du tout. Nous connaissons donc le père « Patricio », la mère « Térésa », et se cachait les premiers temps derrière le seul arbre de la propriété « Gracilla » leur fille. S’affairaient autour d’eux, « Vérona » la chienne fidèle et parfois exubérante, cochon, poules et canards, et plus loin, derrière une barrière imaginaire, « Savant » le loup aux pattes blanches.

Mais revenons à cet arbre, seul et unique sur cette parcelle, un tronc gigantesque avec une circonférence indéfinissable. Majestueux, doté d’une écorce sans faille et luisante. De tous ses angles, on ne pouvait apercevoir ce qui se passait à ses abords, parfaite cachette sur un terrain désert pour s’isoler un peu. Voici où, enveloppée d’un plaid multicolore, Gracilla passait des heures jouant à cache cache avec Monsieur SAVANT. Ce loup, qui ne savait pas faire figure attristée, essayait désespérément de communiquer. Montrant patte blanche à cette petite fille apeurée. Je ne connaissais pas tout de leur histoire. L’avait-il par le passé maltraitée, mordue ? J’étais bien plus intrigué par le fait que ce loup ne dépassait jamais la ligne imaginaire. Qu’avait-il de si important à lui dire, pour passer des heures à l’observer ? Qu’avait-elle de si important à protéger pour ne pas oser sans approcher ?

Je compris bien plus tard qu’il s’agissait en fait de simple et stupide consigne… et bien évidemment, idées reçues… Entendons nous bien les loups mordent…

Quelques fois dans la journée, Gracilla sortait de son espace pour s’adonner aux tâches familiales ! Le meneur d’ordre était toujours son père et chacun s’exécutait. Il y avait bien sûr plus de réprimande que de félicitations mais chacun semblait s’en accommoder. Térésa l’aimait. C’était tellement naturel, qu’on pouvait presque se demandait ce qu’était l’amour ! Gracilla, elle, avait beaucoup plus de mal à s’épanouir auprès de lui, mais elle lui vouait, par son éducation, un amour filial sans condition.

Et j’observais durant trente un jours le spectacle que m’offrait cette famille « presque » tranquille… Puis plus rien… Et une décennie plus tard, je retrouvais Patricio bêchant avec hargne son jardin, quelques traits de son visage s’étant épaissi. Térésa, s’affairant à ses rituels domestiques d’une vie bien complète, les traits s’épanouissant de jour en jour. L’arbre gigantesque toujours aussi vert et fort, cachant derrière son écorce solide, le petit corps de Gracilla, les traits en quête de liberté. N’oublions pas Monsieur SAVANT, patte blanche en avant, toujours pas autorisé à s’exprimer…

Je pensais bien souvent « Quel dommage ! » mais les trente et un jours s’étaient écoulés…

Quelle importance, me direz-vous, ai-je pu accorder à ces rendez-vous décimaux nocturnes durant une vie entière ? Et bien je vous répondrai que l’important pour moi fut toute cette force que ces personnages ont décuplée durant quarante décennies à s’éviter cordialement et à éviter de penser autrement ! Et je vécus par procuration quarante fois trente un jours de leur vie, sans pouvoir leur dire qu’il était possible de penser autrement, de vivre librement et surtout de s’aimer autrement…

Triste fin me direz vous ? Et bien détrompez-vous je ne perds pas la mémoire et je vous avais annoncé une quarantième décennie. Entre temps bien entendu ma vie aussi avait changée, évoluée, s’était élargie, agrandie… mais là n’est pas le plus important. Le plus important finalement se cachait quelque part derrière cet immense arbre. Parce que malgré le sentiment que tout était immuable, derrière cet arbre Gracilla grandissait, grandissait et grandissait encore. Elle grandissait tellement que cet espace imaginaire, imperceptible à l’œil humain… Cet espace qui la séparait de Monsieur SAVANT aux pattes blanches, n’existait plus. Elle le l’avait enfin rencontré. Elle avait autorisé ce partage et, de ce fait, rassemblait ce qui en fait lui appartenait depuis bien longtemps déjà. Pour cela elle avait entendu ce courage qu’il avait à lui donner, ce plaisir de la vie qu’il voulait lui faire goûter…

C’est pour cela que le trente unième jour de cette quarantième décennie j’ai assisté au départ de Gracilla. Je vis sa mère Térésa lui donner des ailes pour se mouvoir dans la vie et je vis Patricio, son père, le visage fermé et les yeux plein de reproches la regarder partir. Pourtant Gracilla marchait le buste droit, le regard vif et l’esprit ouvert vers sa propre vie. Comment ne peut elle pas être bancale me direz vous ? Tout simplement parce que ce loup à pattes blanches qui l’a terrifié durant ces quatre décennies, Gracilla savait que c’était son père qui lui avait donné…

Une morale à cette histoire ? Sûrement pas, seulement le plaisir de croire que ce cadeau que l’on m’a fait il y a bien longtemps m’a permis de comprendre que si nous ne pouvons pas agir sur tout, nous pouvons au moins agir sur notre propre vie.

Je vous laisse penser positif… Pour le reste, si vous rencontrez au détour d’une rue Gracilla, elle sera à l’image de cette lumière que nous possédons tous… Qui n’a pas une famille Youpala pépé quelque part dans un coin de sa tête…

loup

Glissons…

« Je pense que je vais exploser ! Ou imploser…. » Qu’est ce qui se passe après que tout foute le camp ? Qu’est ce qui se passe quand le socle s’effrite inexorablement ? On glisse ?
Alors allons y… Glissons… Laissons derrière ce qui n’est plus et… Recommençons !
J’observe… J épie …. J’ouvre les yeux… Et je vois la vie en mouvement !
Cette vie qui appelle au changement ! Cette vie qui enseigne que le changement, c’est quand on le décide !
La pollution « énergétique » a laquelle on s’accroche… s’estompe !
A quoi résiste-t-on le plus finalement ?
Au changement ?
A des liens qui sont devenus obsolètes, parce qu’abimes par le temps ?
Au confort qui n’est plus qu’une prison ?
Une seule chaîne à tout cela. La peur !
Celle de ne plus avoir, de ne plus retrouver les mêmes sensations, les mêmes plaisirs, mais aussi les mêmes déplaisirs.
Je glisse alors… Glisser n’est pas tomber ! Glisser c’est aussi se donner une chance de s’apercevoir que le changement qui s’opère est peut être porteur d’une immensité de possibilité !
J’observe alors… J épie encore… J’ouvre les yeux enfin…

image

L’impermanence…

En 1997, lors d’un enseignement de quelques jours sur le lâcher-prise dans un centre de méditation bouddhiste en Dordogne, j’ai fait connaissance avec le thème de « l’impermanence ». Ma vision personnelle du mouvement de la vie s’est considérablement modifiée.
Je me suis mise à accueillir le changement. L’accueillir, le reconnaître et me l’autoriser…
Ceci me parait être un des principes de base pour nous remettre en question, nous transformer et renaître dans l’épreuve.
L’impermanence est à mon sens l’outil de la non-saisie. Cette attention au mouvement constant de la vie qui nous renseigne sur les possibilités du moment. Puis vient celui de l’intention, qui est une action de volonté !

L’attention renforce et l’intention transforme…

vague et pas

L’expérience

Aujourd’hui je voudrais parler des mamans du monde ! Celles qui font et qui s’effacent et celles qui restent… Le ni trop peu et ni trop qui empêchent de se réaliser. Celles qui savent s’effacer quand vient le moment de l’expérience personnelle qui nous fait grandir… Devenir des hommes ou des femmes… Devenir qui nous sommes vraiment ! C’est ici que l’aventure personnelle commence… En gardant en mémoire le socle infaillible du lien qui nous aide à tenir debout ! C’est la que s’ouvre la vrai liberté de ce qui nous construit durant une vie. La liberté du choix ! Que l’on regrette ou pas, rien ne vaut cette espace accordé au choix de décider de notre vie et d’aller toucher du bout de nos doigts ce qui nous construit ou nous fait défaillir l’espace d’un instant… Toutes nos expériences de la vie nous conduisent à ce que nous sommes ou « souhaitons » être dans cette espace de liberté. Jung parlait de « persona » d’autres parlent de « minote » ou de pacification d’un esprit embrumé par un brouillard. La compréhension et l’acceptation de ses « expériences » aux risques d’être mis à mal, d’être chahuté par ces choix… Seule la prise de conscience de l’impermanence, de la non saisie et de la conscience du jugement peut nous aider a tenter l’expérience personnelle… Dans le respect de soi-même…
aigle‘expérience personnelle de ce qui accompagnent nos vies…

Les faiblesses sont parfois paradoxales. Le monde est changeant… Ces faiblesses aujourd’hui peuvent être des forces demain !

Je montais quatre à quatre les escaliers, le souffle coupé. Je n’osais pas me retourner, ne voulant pas prendre le risque de m’apercevoir qu’elle me suivait. Cette montée me parut interminable, jusqu’à ce que je pousse la porte de l’issue de secours qui menait au toit.
Enfin à l’air libre !
Bien que peu rassuré, je me forçais à adopter une attitude sereine et à reprendre la maîtrise de mon souffle. La sérénité ne semblait pas être une aptitude que je pouvais conserver bien longtemps sans surveillance…
Mon esprit allait ça et là, comme s’il était en sursis… D’un drame ? D’une attaque ? D’un danger ?… Pourtant le calme régnait sur cette nuit d’été, l’air était chaud, mais le chaos semblait s’être installé en moi. Une idée stupide me surprit :
– « Ai-je bien verrouillée la porte derrière moi ? »
Comme si cette épaisse porte de fer allait être une barrière en elle et moi. L’idée que celle-ci ne soit pas un obstacle pour elle, ne me facilita pas la tâche pour l’exercice de calme que je m’efforçais de maintenir depuis quelques minutes.
Non, rien n’allait survenir de derrière cette porte. Et si c’était le cas, je me battrai de toutes mes forces pour la repousser…
– « Mais comment la repousser ? Pensai-je. Je lui ai fait barrage, l’ai distancée dans ma course. Alors pourquoi je la sens si près de moi ? »
J’avais entamé un monologue peu rassurant et déconcertant à la fois. Sentant l’absurdité de celui-ci, il m’était néanmoins difficile de le faire taire. C’était le combat que je connaissais le mieux puisqu’il se répétait sans cesse, ne laissant aucun répit aux tensions corporelles que j’accumulais depuis que cette guerre avait commencé !
Quelques bruits de la ville venaient à moi et j’entendais les rires de cette fête que j’avais quittée précipitamment venir me chatouiller les oreilles, comme une invitation à revenir à la vie.
La vie… J’en avais fait une force. Ma force ! Je pouvais parfois en jouir à la limite de l’excès, bien que je sache cette menace jamais bien loin. Je cherchais inlassablement depuis des années ce contrat qui avait pu me lié à elle. J’aurai pu alors lui coller au visage, le déchirer avec colère et soulagement. Me sentir délié d’elle… Voici le souhait auquel j’aspirai le plus.
– « Encore une idée absurde ! » Pensai-je.
L’absurdité … Elle était le noyau de notre lien. Le nœud coulant de la corde du pendu. Elle, elle en avait l’attache principale entre ses mains, resserrant le lien quand bon lui semble, jusqu’en m’en étouffer….
Avec elle, j’avais, semble-t-il, perdu toute liberté. Et pourtant, je me sentais libre ! Libre de tout et de tous jusqu’à l’excès. Je ne supportais aucun attachement. Le lien que j’entretenais avec elle, avait fini par me rendre fragile au point de ne plus vouloir en tisser d’autres. Je n’aurai peut-être plus l’occasion de m’en défaire. Je me « déresponsabilisais » de toute obligation que pouvait créer le lien !
– « Nouvelle absurdité ! Pensai-je. Où suis-je proche d’une vérité ? »
Préoccupé par mes pensées, mon corps paraissait se détendre et mon esprit appréciait le calme alentour. Je constatais encore une fois que sa présence semblait moins pesante. Diluée… Effacée ! Mais cette sensation devenait tout aussitôt un contraste avec le sentiment qu’elle pouvait réapparaitre. Méfiance de mise, je retournais donc à mon état de vigilance.
Je ne sais pas combien de temps s’était écoulé depuis que j’avais quitté la fête. Quand elle apparaissait, le temps n’avait plus d’importance, il me fallait fuir ! J’en oubliais tout ce qui était autour de moi… Même Marina…
Marina… Combien de temps allait-elle supporter ça ! Mes fuites, mes abandons ! Elle semblait avoir pris l’habitude de ces moments là. Ce qui lui faisait peur au départ de notre relation, paraissait aujourd’hui n’être pour elle qu’un détail de ma personnalité. Elle avait appris aussi à décoder les signes de chacune de ses apparitions, mais contrairement à moi, elle ne lui tournait pas le dos. Elle l’observait prendre place tout à coup dans notre couple. Plusieurs fois, elle avait tenté de s’interposer face à elle, me retenant par la main, plongeant son regard dans le mien, mais elle comprit très vite qu’elle était peu de choses face à cette rivale. Combien de temps encore allais-je pouvoir partager mon espace ? Comment gérer cette cohabitation ?
Cela faisait deux années que nous nous fréquentions avec Marina, et il lui avait fallu seulement quelques jours pour s’apercevoir qu’une autre qu’elle occupait déjà une place importante dans ma vie. Je pensais que comme les précédentes, elle n’aurait pas l’envie de lutter pour faire sa place et me quitterait tout aussi tôt. Mais non ! Contrairement à mes précédentes relations, elle avait décidé de son plein grès d’attendre et de faire sa place. Elle n’avait engagé aucune lutte contre elle. Elle l’observait tout simplement… Parce qu’elle savait qu’après mes fuites, je réapparaissais tout aussi rapidement…Dès que je sentais que le danger s’éloignait de moi ! Marina avait pris le parti de me responsabiliser malgré moi, de créer un lien plus fort que celui qui me liait déjà à cet autre.
Et ce soir, je prenais doucement conscience que j’étais liée à autre chose qu’à celle qui me faisait fuir… Parce que le lien de Marina était un lien d’amour. Un lien de confiance ! Un lien qui m’efforçait à prendre conscience qu’il existait autre chose qu’elle. Ce soir, cet autre perdait peu à peu son emprise sur moi. Elle ne me semblait moins indomptable, puisqu’elle n’était pas arrivée à la faire fuir comme tous les autres. On pouvait donc lui résister. Je n’étais plus seul ! Nous étions deux !
– « Mais si Marina venait à partir comme toutes les autres ? »
Cette pensée coupa net le processus de détente auquel je m’accrochais depuis quelques minutes. J’entendis un bruit derrière la porte, comme un mouvement. J’étais pris au piège. Je ne pouvais pas fuir plus loin, tout autour de moi le vide était menaçant. Cette chaleur d’été me semblait suspecte, et mon environnement, clos ! Je voulais demander de l’aide mais les mots butaient dans ma bouche. Mes mains étaient moites. Je sentais mon cœur s’accélérer, jusqu’à sentir son battement dans ma gorge asséchée. Je perdais pied, et le vide qui se creusait en moi était tout aussi menaçant que celui qui m’entourait. Bien plus encore, puisque je ne pouvais y échapper. Tout se mélangeait… Emotions vives, tristesse intense, abandon, perte de sens. Mon esprit devenait le réservoir principal de toutes ses sensations intrusives et violentes. L’angoisse était telle que je me sentais perdre le contact avec moi-même, avec la réalité. Je me recroquevillais sur moi-même, cloué au sol par une force et une lourdeur insoutenable. Je fermais les yeux ! Battu ! J’avais encore une fois sous estimé sa force…Elle avait réussi à passer la porte !
Dix ? Quinze ? Vingt minutes tout au plus ? Je perçus le bruit de la porte et je sentis une main se poser sur moi. Marina !
– « Respires ! Ca va aller ! C’est fini maintenant. Je suis là… »
Mais jusqu’à quand ?
– « Il était là ? » demanda t’elle
Marina disait « il ». C’était peut être plus facile pour elle. Peut être se sentait-elle plus forte en la masculinisant ? Moins en concurrence ? Elle avait pris ce combat très à cœur et se plaisait à la surnommer « le reptile » ou mieux encore le « crocodile ». Pour elle, elle en avait tous les aspects. Véritable dragon, redoutable prédateur, adapté au changement, doué de stratégie, discret et … rapide !
Tenant fermement sa prise, les dents profondément plantées dans la chair de sa proie, il utilise alors toute sa puissance pour l’entrainer au fond des eaux, pour la noyer… tout simplement.
Marina s’installa prés de moi et posa ma tête sur ses jambes. J’étais épuisé ! J’avais échappé une nouvelle fois à la « noyade » et j’avais du mal à récupérer mon souffle. Mon corps transpirant, je frissonnais malgré la chaleur de cette nuit d’été. Je pleurais ! Mon corps se vidait de ses tensions, en effectuant des soubresauts incontrôlables. Marina tirait paisiblement sur sa cigarette… Elle attendait… Que mon orage interne se soit calmé… Seule une phrase s’échappait de sa bouche, dans un contraste de douceur, de détermination et de colère :
– « Lime-lui les dents bordel… Lime lui ses dents et tire le au sol »…
L’image n’était pas rassurante, mais le moment d’ouvrir les yeux semblait venu…
Il y a un autre, et cet autre fait parti de moi… Mais cette partie abimée, je ne sais pas comment la rejoindre. C’était le nerf de ma guerre contre elle. Je la pensais une entité distincte de moi, alors qu’elle n’était peut être qu’une alliée. A force de combat, j’en avais peut être oublié aussi qu’elle pouvait être vitale, et je renforçais de ce fait son intensité. Cette violente résistance en avait détraqué la mesure. Elle était devenue une alarme bruyante et incessante… A force, de ne pas vouloir la regarder j’en avais fait mon ennemi. Maintenant je savais que j’avais peur… J’avais peur de la peur !
Cette peur pouvait surgir partout, sous toutes ses formes, avec plus ou moins d’intensité, et de guerre lasse j’avais fini par abandonner, lui laissant le champ libre. Epuisé par tant d’années de stratèges, j’étais devenu une proie facile et vulnérable. Mais si elle avait su modifier mon fonctionnement de cette façon, cela faisait naitre en moi l’idée que je puisse faire le chemin inverse.
J’étais arrivé au bout en lui donnant le pouvoir total sur ma vie. Peut être était il temps que je signe un acte de paix ! Le plus difficile était de réaliser que celui-ci ne devait se signer qu’avec moi-même. Cette idée que Marina m’avait suggérée ne me semblait pas juste. Elle me l’avait répétée tant de fois… « Tires la au sol ». Je venais de prendre conscience que cette violence je me l’infligeais. Cette guerre, ce n’était pas contre elle que je la menai, mais contre moi. Je m’épuisais à prendre un problème comme s’il m’était étranger !
Il faisait chaud et même cette chaleur était suspecte et l’environnement… clos. J’avais retrouvé mon calme, et mon corps un espace de paix. Mes larmes avaient nettoyé mes tensions et mon esprit avait retrouvé sa cohérence. Mais avais je vraiment perdu la tête l’espace d’un instant ? Je pouvais, à chaque fois qu’elle m’envahissait, donner les détails précis de ce que je vivais. Je devenais presque aussitôt spectateur de mon esprit et de mon corps. Un être envahi par la peur… Cloué par celle-ci, l’angoisse était elle que je sentais mes moyens s’étioler. La laissant grandir… Grandir… Jusqu’à me sentir un enfant démuni. Comme si ma vie à cet instant précis ne pouvait être sauvée que par la présence d’un autre !
Et si je tentais l’expérience ? Si je mettais enfin toute l’énergie nécessaire et les chances de mon côté pour devenir l’acteur de ma vie ?
Je fermais à nouveau les yeux et je sentis mon corps aspiré… Je repartais jusqu’à cette porte, l’ouvrait, et la fermait à nouveau… Et là… Je descendais en marche arrière les marches de cet escalier quatre à quatre. Mon corps était lourd, mon cœur serré et ma gorge nouée. Et puis…
J’étais accoudé au comptoir qui séparait l’espace cuisine du salon. J’observais ce nouvel appartement qu’un couple d’amis venaient d’aménager. Les peintures étaient encore fraîches et cette odeur agressait mon odorat. Je cherchais du regard Marina. Elle était assisse sur le sofa au fond de la pièce, en discussion avec une amie. Je retournais le nez vers mon verre, essayant de respirer son odeur de vodka ananas. Il y avait du bruit, du monde et … j’étais seul !
Depuis quelques jours déjà, j’étais d’une humeur maussade, contrarié par des tracas professionnels. Je me sentais en surcharge émotionnelle et cet état m’inquiétait d’autant plus que je savais que c’était dans ces moments là qu’elle apparaissait avec plus d’intensité.
Le brouhaha se fit plus agressif, et l’écart entre moi et le monde se creusait encore plus. Je sentais ma nuque se raidir, mes mains devenir moites. Je les frottais à mon pantalon ! Mon cœur s’accélérait… Et cette idée grandissait en moi. Je dois fuir… Il me fallait fuir… Elle était là !
Je posais mon verre, quittant précipitamment la pièce en bousculant deux ou trois personnes sur mon passage. Mon regard ne se détachait pas de la porte de sortie. Je l’ouvris brutalement en refermant tout aussi vite derrière moi. Sur le palier je cherchais du regard une issue… Vitale… Immédiate !
– « Le toit ! » pensai-je
Je mis le pied sur la première marche prêt à m’élancer, et en même temps une autre pensée vint à moi :
– « Non pas cette fois ! Il faut que la regarde. Il me faut l’accueillir ! »
Je m’assois sur cette marche, étouffé par l’angoisse, luttant contre cette envie de m’enfuir, essayant d’ignorer l’urgence de mon état. Je la regarde ! Qu’a t’elle à me dire ? A m’apprendre ?
Et je revins tout doucement à moi, à mon souffle, à l’instant présent. Non sans mal car dès que mon attention se dispersait, à nouveau je sentais à nouveau le chaos s’installer, grandir en moi… Son intensité me faire vaciller… M’étouffer !
Je m’efforçais à revenir à mon souffle, je respirais à nouveau et l’alarme s’affaiblissait. Et à chaque décharge… Je recommençais. Inlassablement, rassemblant tout mon courage et ma volonté. Je me surpris moi-même de mes capacités. J’étais épuisé mais tellement fier de moi !
Je n’avais pas fui… Elle avait baissé la garde. La peur s’était étiolée. Elle avait disparu… Peut être pas pour toujours, mais était né en moi l’idée que j’avais acquis un moyen pour créer une distance. Cette tempête était terminée !
Aujourd’hui je venais de gagner, d’accepter un nouveau contrat. Celui d’être moi-même, et de puiser dans cette source intarissable qu’était ma force intérieure.
Je perçus alors le bruit de la porte et je sentis une main se poser sur moi… Marina…
– « Ca va ? me dit-elle. Il était là ? »
Je me laissai glisser contre elle… Las ! Mais heureux…
– « Oui, répondis-je dans un soupir. Mais cette fois-ci je lui ai limé les dents ! »
Emergency Exit de Joëlle Arevalo

leopard1_1112598c